L’écoconception est une approche globale qui consiste à tenir compte des enjeux environnementaux et sociaux durant la conception d’un bien ou d’un service. L’Institut de développement de produits estime que 80 % des impacts d’un produit sont déterminés au moment de sa conception.
L’objectif de l’écoconception est d’éliminer ou de réduire à la source les impacts environnementaux et sociaux négatifs que le produit générera durant son cycle de vie, avant même qu’ils ne se produisent… tout en conservant la qualité et la performance du produit.
Le cycle de vie d’un produit comprend cinq phases :
Il est important de considérer l’ensemble de ces phases afin d’obtenir un bilan global favorable et d’éviter des transferts importants d’impacts négatifs d’une phase du cycle de vie à une autre.
De plus, les exigences environnementales de l’ensemble des acteurs – clients, chaîne logistique, commercialisation, organismes normatifs et réglementaires, organismes non gouvernementaux – doivent être considérées durant la conception.
L’écoconception est une démarche proactive et d’avant-garde pour faire face aux exigences actuelles et futures des marchés.
Source : étude réalisée en 2014 sur la profitabilité de l’écoconception (Institut de développement de produits et du pôle Éco-conception et management du cycle de vie).
L’écoconception en six étapes.
Pour entreprendre une démarche d’écoconception, il est important de prendre conscience que les activités de l’organisation ont une influence sur les trois dimensions du développement durable : société, environnement, économie.
À l’étape 1, l’organisation réfléchit sur sa vision à long terme et explore les façons d’inscrire ses aspirations dans une perspective de développement durable. Elle doit par exemple se demander si ses orientations établies ne favorisent pas certains aspects stratégiques au détriment des autres : dans une démarche équilibrée, on devrait pouvoir tirer des avantages sociaux et économiques des activités de l’entreprise sans compromettre la qualité de l’environnement.
Les parties prenantes dont on doit tenir compte dans le cadre du développement d’un produit ou d’un service varient selon le type d’activité de l’entreprise, son mode de gestion et son contexte social, environnemental et économique.
Une fois les parties prenantes connues, on identifie leurs exigences et leurs attentes pour ensuite les traduire en critères de conception. Ces orientations, conjointement avec celles issues de l’approche cycle de vie, permettront d’explorer de nouvelles solutions pour le produit.
Une évaluation du cycle de vie est une pratique fondamentale dans l’écoconception d’un produit. Cette évaluation tente de prendre en compte toutes les phases de la vie d’un produit : extraction et production des matières premières, fabrication, transport, utilisation et fin de vie.
Grâce à une évaluation qualitative et quantitative, on est en mesure de dresser le portrait global des impacts environnementaux du produit sur l’environnement. On peut notamment identifier les transferts d’impacts d’une phase du cycle de vie à une autre. On ne veut pas, par exemple, qu’un nouveau concept de produit réduise les impacts négatifs à une phase du cycle de vie, uniquement pour les augmenter dans une autre phase. Voilà une bonne façon d’optimiser l’ensemble du cycle de vie tout en évitant les « fausses bonnes idées ».
Après avoir analysé les enjeux de l’entreprise, les pressions externes des parties prenantes et les impacts environnementaux durant tout le cycle de vie du produit (étapes 1 à 3), le moment est venu d’établir des objectifs de conception.
Ces objectifs doivent permettre à l’équipe de conception de choisir les approches et les méthodes d’écoconception les mieux appropriées, et ce, en fonction de la culture d’innovation de l’entreprise et du contexte dans lequel elle évolue.
Autrement dit, cette étape consiste à regrouper d’abord, dans le cahier des charges et le processus de développement de produits, les divers enjeux qui influent sur les critères de conception des produits. Ensuite, on identifie les objectifs et on choisit les cibles de performance à atteindre. Selon la difficulté d’atteindre l’une ou l’autre de ces cibles, l’équipe sera en mesure de prioriser les actions pour concevoir un nouveau produit ou améliorer un produit existant. C’est ici qu’entre en jeu l’approche des « petits pas », qui suggère de commencer avec des actions touchant des cibles plus faciles à atteindre. Cela procure plus rapidement des résultats positifs tout en donnant un élan à l’écoconception.
L’écoconception n’est pas une nouvelle méthode de conception. Elle peut très bien s’intégrer aux processus, outils et méthodes déjà utilisés.
Bien qu’un processus de développement de produit formalisé ne soit pas essentiel pour faire de l’écoconception, il facilite grandement la démarche. Celle-ci étant structurée, l’écoconception vient bonifier les objectifs, les critères et les livrables à chaque point de décision, ce qui augmente les chances de succès.
Il est important de s’appuyer sur des indicateurs de performance environnementale clairs, fiables et pertinents. Idéalement, ces indicateurs de performance représentent aussi des avantages ou de la valeur ajoutée du point de vue des clients (voir l’étape 6).
Une fois établis les critères et les indicateurs de performance environnementale, on peut intégrer diverses activités au processus de développement de produits, par exemple des ateliers de conception pour le recyclage.
Pour tirer profit d’une démarche d’écoconception, le produit qui en fait l’objet doit être accompagné d’une communication environnementale dont les arguments sont démontrés et vérifiables.
La communication de la valeur environnementale a pour but d’informer les clients et les autres parties prenantes sur les progrès réalisés. Elle vise à transmettre l’information pertinente qui touche les parties prenantes ainsi qu’à en démontrer les avantages concurrentiels.
On doit choisir, parmi les indicateurs de performance environnementale préalablement établis, ceux qui feront l’objet d’une communication. Une fois ces indicateurs déterminés, on aligne le message et on choisit les moyens de communication appropriés pour les clients et les autres parties prenantes. Il ne faut pas à cette étape sous-estimer certains préjugés fortement ancrés dans la population.
80 % des impacts environnementaux sont déterminés dès la phase de conception du produit.
Source : Institut de développement de produits.
La marge bénéficiaire des produits écoconçus est supérieure de 12 % en moyenne, comparativement à celle des produits conventionnels.
Source : Institut de développement de produits.
L’écoconception consiste à intégrer des critères de performance environnementale dès la phase de conception d’un produit ou d’un service afin d’en diminuer les impacts tout au long du cycle de vie.
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