Fiche outil

Connexions forcées

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Forcer des associations inusitées pour « débloquer » une situation

Vous est-il déjà arrivé de tomber sur un problème insoluble et de vous dire : « je regarderai cela à tête reposée »? Cette réaction intuitive est à la base de l’outil des connexions forcées.

Cet outil force en effet le cerveau à abandonner sa manière habituelle de penser. Elle l’oblige à faire des liens entre le problème à résoudre et un objet ou des mots n’ayant en apparence aucun rapport avec de dernier. Ces connexions forcées permettent de faire ressortir des solutions auxquelles le cerveau « traditionnel » n’aurait jamais pensé.

L’outil des connexions forcées est surtout efficace lorsque le problème paraît sans issue ou semble cacher des angles d’analyse à explorer. Ces connexions « hors normes » libèrent les participants du carcan des idées reçues et les aident à se détendre et à oublier le problème tel qu’il cherche à se présenter, exactement comme on fait lorsqu’on veut « reposer notre tête ». En portant notre attention sur un mot, une image ou un objet sans rapport avec le problème, on revient au cœur de ce dernier avec des idées toutes fraîches.

Résultats

  • Des options originales amenant un nouveau point de vue pouvant facilement être transposé au problème à résoudre.
  • Des solutions prometteuses pouvant ensuite être renforcées et développées.

Conditions de succès

  • Être « réchauffé » ou avoir préalablement utilisé avec l’équipe d’autres outils de créativité (divergence) plus traditionnels, comme un remue-méninges.
  • Avoir rassemblé plusieurs images ou mots n’ayant aucun lien avec le problème à résoudre.
  • Ne pas chercher à décrire de manière exhaustive les attributs ou caractéristiques du mot ou de l’objet. Retenir plutôt la première caractéristique qui vient à l’esprit.
  • Travailler immédiatement sur le mot, l’image ou l’objet, afin de ne pas perdre l’effet de spontanéité.

Méthode

1. Se préparer

L’énoncé du problème doit être visible de tous les participants. Débutez par un rappel des règles de divergence (pensée créatrice).

Si vous utilisez des mots, assurez-vous d’en avoir une liste sous la main, ou mieux, apportez un dictionnaire ! Pour les objets, vous pouvez travailler avec tout ce qui se trouve dans la salle de réunion (bouteille d’eau, ordinateur, etc.). Vous pouvez aussi utiliser des images prises sur Internet. Soyez prêt à les projeter sur écran.

2. Questionner et noter les options

Posez cette question au groupe :

« Quand vous regardez cette image [entendez ce mot, voyez cet objet], quelles idées vous viennent à l’esprit pour résoudre le problème ? ».

À partir de l’image ou du mot présenté, les participants tentent de faire un lien avec le problème. Il faut faire l’effort de trouver une association, même si cela paraît difficile. Les connexions forcées engendrent souvent plus d’options inhabituelles ou nouvelles.

Si aucune option n’est trouvée, il vaut mieux passer à un autre mot, image ou objet, pour ne pas perdre l’effet de surprise sur le cerveau.

Notez les options et répétez si nécessaire.

Afin de ne pas vous retrouver avec des concepts génériques ou des attributs trop associés aux mots, images ou objets, il est essentiel de poursuivre le questionnement jusqu’à ce l’équipe ait produit une ou des options pouvant s’appliquer au problème à résoudre.

Exemple

Connexions forcées à l’aide de mots pris au hasard

Un animateur a tenu une séance de remue-méninges sur le thème « comment améliorer la communication inter équipes? ». Il souhaitait explorer davantage la créativité du groupe en lui proposant l’utilisation de mots. Pour ce faire, il a pris un dictionnaire et pointé des mots au hasard. Voici ce que cela a donné :

Avec le mot « Papillon »

  • A. Le papillon peut voler où bon lui semble. Nous devrions pouvoir échanger nos bureaux respectifs ou travailler dans un concept d’aire ouverte.
  • B. Les papillons butinent d’une plante à l’autre, ce qui assure la reproduction des végétaux par la pollinisation. Pourquoi ne pas aménager un tableau où chacun pourrait     « bonifier » les idées des autres dans l’équipe? Ou le chef d’équipe pourrait chaque matin passer d’un bureau à l’autre et prendre cinq minutes pour proposer des idées pouvant aider à la solution d’un problème.

Avec le mot « Sommeil »

  • A. Forcer des « pauses-communication » inter équipes afin de ne pas tomber endormi!
  • B. Faire en groupe des « pauses-santé » qui bougent afin de renforcer le sentiment d’appartenance.
  • C. Chacun devrait boire moins de café et plus de camomille afin de favoriser une bonne nuit de sommeil et ainsi mieux communiquer le lendemain…
  • D. Ne pas lutter contre notre corps et faire une sieste de cinq minutes, minuteur en main.
  • E. Etc.

Références

  • DUCLOS , Manon et MATTE , Sylvain, GIN702 : Créativité et résolution de problèmes en génie, Faculté de génie, maîtrise en gestion de l’ingénierie, Université de Sherbrooke, 2006.
  • MILLER, B., VEHAR, J. et FIRESTEIN, R., Créativité sans limites (traduction par S. Matte, de Creativity Unbound), Foursight, Chicago, 2003.
  • ISAKSEN, S., DORVAL , B. et TREFFINGER, D., Résoudre les problèmes par la créativité : la méthode CPS, Éditions d’organisation, Paris, 2003, ISBN 2-7081-2894-9.

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